Les États-Unis exhortés à établir une représentation diplomatique au Somaliland pour contrer l’influence chinoise
Le président du comité restreint sur le Parti communiste chinois (PCC) au Congrès des États-Unis, John Moolenaar, a adressé le 15 janvier une lettre officielle au secrétaire d’État Antony Blinken, appelant à l’ouverture d’un bureau de représentation à Hargeisa, capitale du Somaliland. Cette démarche vise à renforcer la présence américaine dans la Corne de l’Afrique, une région clé pour le commerce mondial et la stabilité géopolitique, tout en contrant l’influence grandissante de la République populaire de Chine (RPC).
Dans cette lettre, Moolenaar met en avant le rôle stratégique du Somaliland, un territoire autoproclamé indépendant depuis 1991 mais non reconnu internationalement. Situé au sud du golfe d’Aden et à proximité de Djibouti, le Somaliland dispose d’atouts majeurs, notamment le port de Berbera et une piste d’atterrissage parmi les plus longues d’Afrique. Ces infrastructures en font un carrefour essentiel pour le commerce maritime et une opportunité stratégique pour les États-Unis.
Le président du comité a également souligné la stabilité politique et les progrès démocratiques du Somaliland, rare dans une région souvent marquée par des conflits. Il a insisté sur l’importance de soutenir un partenaire qui, contrairement à d’autres pays africains, n’entretient pas de relations officielles avec la Chine et maintient des liens solides avec Taïwan, un allié stratégique des États-Unis.
En effet, la lettre de Moolenaar met en lumière les efforts croissants de la Chine pour renforcer son influence dans la région. Pékin a établi sa première base militaire étrangère à Djibouti en 2017 et a noué des alliances stratégiques avec des acteurs locaux, notamment en soutenant les Houthis au Yémen, ce qui menace les routes maritimes dans le golfe d’Aden.
Dans cette optique, le président du comité craint que, sans un engagement clair des États-Unis, le Somaliland ne bascule sous l’influence chinoise, ce qui renforcerait la position de la RPC dans la région et menacerait les intérêts américains.
Moolenaar assure que l’ouverture d’un bureau américain à Hargeisa n’entrerait pas en conflit avec la reconnaissance officielle de la Somalie par les États-Unis. Il s’appuie sur l’exemple de pays tels que le Royaume-Uni, le Kenya et Taïwan, qui maintiennent des représentations au Somaliland sans reconnaître sa souveraineté.
En établissant une présence diplomatique à Hargeisa, les États-Unis pourraient, selon Moolenaar, envoyer un signal fort de soutien à un partenaire démocratique et stratégiquement aligné, tout en affirmant leur engagement dans une région cruciale pour la sécurité mondiale.
Enfin, le Département d’État n’a pas encore réagi officiellement à cette demande, mais cette initiative pourrait marquer une nouvelle étape dans la stratégie américaine visant à contrer l’expansion chinoise en Afrique et à renforcer les partenariats démocratiques dans des régions stratégiques.
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